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  • JJS
  • ''Distinguished Fellow'', Institute for Global Negotiation, Zurich University (2021-);
Administrateur/Board Member, ''Association des seniors de Dijon'' (2019-); 
Membre/Member, NTIA IANA Functions' Stewardship Transition Coordination Group (2014~2016); Membre/Member, NetMundial Initiative Coordination Council (déc. 2014~2016); ICANN/ALAC (2010~14); ICANN Board (2007-10); diplomat(e) (1971-2005); ambassadeur/dor (1995-2005). Gouvernance; défis globaux / Governance; global challenges.
  • ''Distinguished Fellow'', Institute for Global Negotiation, Zurich University (2021-); Administrateur/Board Member, ''Association des seniors de Dijon'' (2019-); Membre/Member, NTIA IANA Functions' Stewardship Transition Coordination Group (2014~2016); Membre/Member, NetMundial Initiative Coordination Council (déc. 2014~2016); ICANN/ALAC (2010~14); ICANN Board (2007-10); diplomat(e) (1971-2005); ambassadeur/dor (1995-2005). Gouvernance; défis globaux / Governance; global challenges.

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24 juin 2007 7 24 /06 /juin /2007 21:34

Huit mois après avoir commencé ce blog, je suis tenté de faire un bilan, et d'en tirer des leçons pour l'avenir.

Ce qui me frappe avant tout, c'est la diversité des personnes rencontrées grâce à ce mode d'échange. S'il est vrai qu'on croise une proportion élevée de spécialistes de la téléphonie, des médias électroniques ou de la communication, j'ai également été en contact avec un étudiant luxembourgeois, un ingénieur chinois, une mère de famille en Indonésie ou un candidat à une fonction élective locale en France. J'apprécie également d'avoir pu dépasser la césure des générations, et d'avoir un échange avec des personnes ayant une expérience fort différente de la mienne. Lorsqu'on évoque l'internet et les blogs, on pense avant tout au caractère instantané du contact, à la facilité que procure la technologie. On peut ajouter à cela le fait que, comme le téléphone portable, l'internet permet une certaine distanciation, qui à son tour confère une plus grande décontraction à la communication qui s'établit par ce canal. 

Blogger amène aussi à se poser des questions sémantiques. Pour nombre de mes consoeurs et confrères de la blogosphère, c'est avant tout un moyen de communiquer instantanément, et au fond peu importe l'écriture elle-même, le niveau de langage, la syntaxe, le phrasé. Pour moi, par contre, tenir un blog demeure un exercice d'écriture, mais cette astreinte ne diminue pas le plaisir de rencontrer autrui, bien au contraire. Je constate que le style apparaît alors comme un filtre, une sorte de tri de première instance : peut-être à tort, mais cela me conduit à me détourner, d'emblée, de certains sites où un langage de type publicitaire cache (mal) une certaine vacuité. Au fond, une question se pose : "écrit"-t-on un blog comme un journaliste ou un chroniquer qui tient son stylo, est-ce qu'on "tape" ou "dactylographie" le texte comme naguère sur leur machine "à écrire" ? Faut-il admettre au contraire que le verbe "blogger" contient tout à la fois le procédé d'inscription (clavier), l'idée qu'il traduit (transmettre un message, communiquer une idée ou un sentiment), et le style choisi pour le faire ? Et le fait de "mettre en ligne" un article ou un billet correspond-t-il la même démarche que pour le "publier" ? Quant au mode de diffusion, deux grandes nouveautés imposent leur loi : le lien direct entre celui qui écrit et ses lecteurs (par l'absence d'intermédiaire, de correcteur, d'éditeur), et l'accès potentiel à un public qui n'est absolument pas pré-défini. Par exemple, en "téléversant" un texte, des images ou des sons d'un support électronique vers l'autre, le bloggeur peut être auteur, scribe, éditeur ou diffuseur.

Lors de notre rencontre de bloggeurs à Metz, le 16 juin dernier, j'avais émis l'idée que, passée la période initiale de fascination engendrée par la facilité technique et le caractère instantané du blog, la question du contenu se posererait tôt ou tard. Je fondais mon analyse sur l'analogie offerte par l'évolution de la télévision : de la même façon que l'accroissement du nombre de chaînes avait entraîné une certaine spécialisation, tout en révélant la médiocrité de tant de programmes, je m'étais demandé si nous ne nous dirigions pas vers une évolution similaire de la blogosphère. Plusieurs participants à cette rencontre m'ont apporté leur interprétation, fondée sur une expérience bien plus riche que la miennee : le phénomène du blog a pris une telle extension, et s'est répandue si largement dans la société, qu'une certaine auto-régulation allait se mettre en place progressivement. D'après eux, la blogosphère était plus exigeante qu'on ne pouvait l'imaginer, car quiconque met en ligne une information qui se révèle fausse, ou un jugement mal étayé, perd très vite sa crédibilité. Ils ont aussi fait valoir que la diversité même de la blogosphère, reflet de toutes les préoccupations et de tous les goûts, laisse à chacun un espace suffisant de liberté pour échapper au sujet unique, à la dictature du goût. Tout en réfléchissant à ces avis, pour l'instant je ne suis pas convaincu de leur entière validité. Comme cela s'est vu dans le journalisme, dans l'édition ou dans les médias électroniques, l'autorégulation par les seules lois du marché nous laisse sur les bras une proportion inacceptable de produits inutiles et vides de sens. Il me semble donc que nous aurions intérêt à réfléchir à certains mécanismes non pas de censure, certes, mais d'approbation "peer to peer" (entre égaux), une sorte d'estampille de qualité. Il me semble que c'est un véritable enjeu, et je serais curieux de savoir ce qu'en pensent d'autres bloggeurs.

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